Johann Köler, Hercule éloigne Cerbère des portes de l'enfer, 1755
Cerbère
Virgile, Enéide, chant VI
vers 417 - 425
Couché dans son antre qui s'ouvre à l'entrée même de ces tristes royaumes, l'immense Cerbère les fait retentir des aboiements de sa triple gueule. La prêtresse, voyant déjà se dresser sur son cou ses serpents hideux, lui jette un gâteau soporifique qu'elle a composé de miel et de pavots. Le monstre affamé ouvre ses trois gueules, saisit le gâteau, le dévore, et, laissant fléchir son dos immense, se couche dans son antre, qu'il remplit de toute sa masse répandue. Le gardien des enfers enseveli dans le sommeil, Énée se porte en avant, et bientôt il a franchi la rive du fleuve qu'on passe sans retour.
Le texte latin
Virgile, Enéide, chant VI
vers 417 - 425
Cerberus haec ingens latratu regna trifauci
personat, aduerso recubans immanis in antro.
Cui uates, horrere uidens iam colla colubris,
melle soporatam et medicatis frugibus offam
obicit. Ille fame rabida tria guttura pandens
corripit obiectam, atque immania terga resoluit
fusus humi, totoque ingens extenditur antro.
Occupat Aeneas aditum custode sepulto,
euaditque celer ripam inremeabilis undae.