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le grenier des antiques


Le Satiricon de Pétrone - 2e partie

Publié le 21 Avril 2022, 09:46am

Catégories : #Littérature

Traduction Nisard, Collection des auteurs latins, 1842.

 

 

Pétrone, Satiricon
Le festin de Trimalchion

XXVII à LXXVIII

 

1e partie  -  2e partie  -  3e partie  -  4e partie

 

 

Troisième service :

Cela dura jusqu'à l'arrivée des officiers de table, qui étendirent sur nos lits des tapis où étaient figurés en broderie des filets, et des piqueurs armés d'épieux, et tout l'équipage d'une chasse. Nous ne savions encore où porter nos conjectures, lorsqu'en dehors de la salle de grands cris s'élèvent, et tout à coup des chiens de Laconie s'en viennent courir autour de la table.

le sanglier

Ils étaient suivis d'un plateau où gisait un sanglier de première grandeur, coiffé du bonnet d'affranchi, et portant accrochées à ses défenses deux petites corbeilles tissues de feuilles de palmier, l'une remplie de dattes de Syrie, l'autre de dattes de la Thébaïde. Il était entouré de marcassins en pâte cuite qui semblaient chercher la mamelle et dire : Prenez que ceci est une laie ; les convives qui les eurent purent les emporter. Du reste, pour dépecer cette pièce, ce ne fut point Coupez, l'écuyer tranchant des volailles, qui fut appelé, mais une espèce de géant barbu, ceint d'un tablier qui lui allait aux genoux, affublé du costume bariolé et muni du couteau de chasseur. Il tire son arme, en donne un coup furieux dans le flanc de l'animal ; et de la plaie qu'il ouvre part un essaim de grives. Des oiseleurs, apostés avec leurs baguettes, les épient dans leur vol autour de la salle, et en un moment les rattrapent. Puis, en ayant fait remettre une à chacun de nous, Trimalchion ajouta : - Maintenant voyez si ce porc sauvage a mangé tout le gland. - Aussitôt les valets s'approchent des corbeilles suspendues aux défenses, et les deux espèces de dattes sont en nombre égal distribuées aux convives.

XLI. Moi cependant, placé que j'étais un peu à l'écart, je me torturais l'esprit en cent façons pour m'expliquer cette entrée du sanglier avec un bonnet. Quand j'eus épuisé la série des suppositions les plus saugrenues, je pris sur moi d'interroger encore mon interprète sur le point qui me tracassait. - En vérité, me dit-il, votre esclave même pourrait vous l'apprendre ; il n'y a pas là d'énigme : la chose est toute claire. Ce sanglier, ayant eu hier à bon droit les honneurs du festin, reçut son congé des convives ; et aujourd'hui c'est comme affranchi qu'il fait sa rentrée dans cette salle. - Je maudis ma stupidité, et ne fis plus d'autre question, pour n'avoir pas l'air de ne m'être jamais trouvé à la table de gens comme il faut.

Bacchus

Pendant notre colloque, un jeune et bel esclave, couronné de pampre et de lierre, se faisant appeler tantôt Bromius, tantôt Lynus, ou Evius, portait une corbeille de raisins à la ronde, et déclamait des poésies de son maître d'un ton de fausset des plus aigus. A cette voix Trimalchion se tourne, et dit : - Bacchus, je te fais libre. - L'enfant décoiffe le sanglier, et se met le bonnet sur la tête. Alors son maître reprend : - Vous ne nierez pas que je n'aie sous mes ordres le père de la liberté, moi qui la lui donne. - On applaudit au jeu de mots ; et chacun embrasse à son tour de bien bon cœur le beau Bacchus. A la fin du service, le patron se leva pour aller à la garde-robe.

Trimalchion sort.

Propos de Primus

Et nous, devenus libres par l'absence du despote (tyrannus), nous nous mîmes à agacer la loquacité des convives. Alors commence un nommé Primus, après avoir demandé du raisin au père de la liberté : - Le jour n'est, ma foi, rien : à peine s'est-on retourné qu'il est nuit. On n'a donc rien de mieux à faire que d'aller droit du lit à la table. Et quel joli froid nous avons eu ! A peine le bain m'a-t-il réchauffé ; c'est bien boire qui tient chaud, voilà mon manteau à moi. J'ai tant filé de ce coton rouge que j'en suis tout bête : le vin m'est monté au cerveau.

Propos de Séleucus

XLII. Séleucus reprit le thème inachevé : - Ni moi non plus, je ne vais pas tous les jours au bain ; c'est là un métier de foulon. L'eau a des dents : le cœur se fond dans l'eau petit à petit ; mais quand je me suis cuirassé l'estomac avec de bon vin, je dis au froid : Va te promener. D'ailleurs je ne pouvais me baigner aujourd'hui : j'ai été à un enterrement. Un charmant homme, ce bon Chrysante, vient de cracher son âme ; il n'y a qu'un instant, qu'un instant, qu'il m'appelait encore ; il me semble que je lui parle. Hélas ! que sommes-nous ? des outres gonflées qui vont sur deux pieds ; moins que des mouches ; encore les mouches ont-elles quelque vertu : nous, nous ne valons pas plus que des bulles d'eau. Et s'il n'avait pas fait diète ? Depuis cinq jours pas une goutte d'eau n'est entrée dans sa bouche, pas une miette de pain : il est parti tout de même. C'est le grand nombre de médecins qui l'a tué, ou plutôt sa mauvaise étoile ; car le médecin n'est bon à rien, qu'à tranquilliser le moral. Au reste, l'enterrement a été bien. Il était sur son lit de table avec de bonnes couvertures ; les pleureuses ont fait merveille ; il a affranchi quelques esclaves : eh bien, sa femme ne l'a pleuré que d'un oeil. Qu'aurait-elle fait, s'il ne l'avait pas si bien traitée ? Mais la femme ! qu'est-ce que la femme ? Race de milan ; il ne faut pas lui faire le moindre bien : c'est exactement comme si on le jetait dans un puits ; et un vieil attachement est une vraie prison.

Propos de Philéros

XLIII. A mon grand regret Philéros lui coupa la parole : - Songeons aux vivants, s'écria-t-il. Celui-ci a reçu son compte : il a vécu honorablement, on l'a enterré de même ; qu'a-t-il à se plaindre ? Il a commencé par un denier ; et il était homme à ramasser avec les dents une obole sur un fumier. Aussi s'est-il arrondi, tant qu'il a pu s'arrondir, comme un rayon de miel. Je crois, par Hercule ! qu'il a laissé cent mille grands sesterces ; et il avait tout en numéraire. Mais je vous conterai la chose au vrai, moi qui ai, comme on dit, mangé de la langue de chien. Il était fort en gueule, chicaneur, la discorde en personne. Son frère était un homme de cœur, aimant qui l'aimait, la main libérale, et bonne table ; lui aussi dans le principe a plumé l'oiseau de mauvais augure ; mais sa première vendange lui a redressé la taille, car il a vendu son vin tout ce qu'il a voulu ; et ce qui lui a fait encore relever le menton, c'est un héritage dont il a su s'approprier plus qu'il ne lui revenait. Puis voilà ma bûche qui, brouillé avec son frère, lègue son avoir à je ne sais quel homme de rien. On va loin quand on fuit les siens. Des valets, qu'il écoutait comme des oracles, l'ont poussé à sa perte. Jamais on n'opérera que de travers si on se livre trop vite, surtout dans le commerce : toujours est-il vrai qu'il a joui tant qu'il a vécu, pour avoir touché plus qu'il ne lui était destiné. Enfant gâté de la fortune, sous sa main le plomb se changeait en or. Et l'on a bien aisé quand tout vient cadrer selon vos vues. Mais savez-vous quelle somme d'années il enterre avec lui ? Soixante-dix et plus. Aussi avait-il une santé de fer, portant bien son âge, et noir de poil comme corbeau. Je l'ai dans le temps connu mignon, et vieux il était encore fier gaillard : non, par Hercule ! il n'aurait, je crois, pas respecté le chien de la maison. Il aimait aussi la fillette, et faisait flèche de tout bois ; non que je l'en blâme, car c'est tout ce qu'il emporte de ce monde.

Propos de Ganymède

XLIV. Ici s'arrêta Philéros ; Ganymède reprit : - Vous contez là des choses qui n'intéressent ni ciel ni terre ; et personne ne songe à la disette qui nous ronge. Non, pardieu ! aujourd'hui je n'ai pas pu me procurer une bouchée de pain. Comment cela ? c'est que la sécheresse continue : voilà un an que je n'ai rompu le jeûne. C'est que les édiles (mais malheur à eux !) s'entendent avec les boulangers : soutiens-moi, je te soutiendrai. Et le pauvre peuple pâtit, tandis que ces mâchoires privilégiées font tous les jours Saturnales. Oh ! si nous avions ces lurons que j'ai trouvés ici à mon arrivée d'Asie ! On vivait alors ! on était comme en pleine Sicile; et ces masques d'édiles on les souffletait si bien, que Jupiter n'était plus leur ami. Ah ! je me rappelle Safinius, qui logeait, dans mon enfance, auprès du vieil arc de triomphe : c'était un salpêtre, ce n'était pas un homme. Il brillait le pavé sous ses pas ; cœur droit, cœur loyal, aimant qui l'aimait : vous auriez hardiment joué avec lui à la mourre * sans y voir. Et au forum donc ! Il vous pilait ses adversaires comme dans un mortier ; il ne parlait point par figures : il nommait tout par son nom, comme à un enrôlement. Sa voix en plaidant résonnait comme une trompette, sans jamais suer ni cracher. Je pense, au fait, qu'il avait quelque chose d'asiatique. Et qu'il était affable ! nous rendant nos saluts sans oublier le nom de personne, comme eût fait notre égal. Aussi, dans ce temps-là, le vivre était pour rien. Un pain que vous achetiez un sou, deux hommes affamés n'auraient pas pu le manger : à présent vous l'avez moins gros que l'œil d'un bœuf. Hélas ! hélas ! c'est tous les jours pis. La Colonie s'en va comme la queue d'un veau, en rétrécissant. Comment ça ne serait-il pas, avec un édile qui ne vaut pas trois figues, et qui aime mieux un sou dans sa poche que notre vie à tous ? Aussi fait-il bombance chez lui : il touche en un jour plus d'écus que tel riche n'en a pour tout vaillant. Je sais de bonne part d'où il a reçu mille deniers d'or ; mais, si nous avions du sang sous les ongles, il ne ferait pas tant le fier. Mais voilà le peuple : vrai lion chez lui, et dehors poltron comme renard. Pour mon compte, j'ai déjà mangé mes nippes ; et si la cherté ne cesse pas, je vendrai ma baraque. Car enfin que deviendra-t-on, si ni dieux ni hommes n'ont pitié de la Colonie ? Le ciel me sauve moi et les miens, comme je suis sûr que tout ceci nous vient de là-haut ! Pourquoi ? C'est que personne ne croit que les dieux soient des dieux ; personne n'observe le jeûne, et ne fait cas de Jupiter plus que d'un poil de barbe : chacun, aveugle sur tout le reste, ne songe qu'à compter son or. Autrefois les matrones allaient nu-pieds sur la montagne, les cheveux épars et l'âme pure, demander de la pluie à Jupiter, et tout de suite il pleuvait à seaux ou ce jour-là, ou jamais ; et tous riaient de se voir mouillés comme des rats d'eau. Aujourd'hui les dieux ont les pieds liés pour venir à notre secours : on n'a plus de religion, et la campagne est perdue.

* mourre : Jeu de hasard dans lequel deux personnes se montrent simultanément des doigts dressés en criant un chiffre (celui qui donne le chiffre juste pour l'autre gagne).

Propos d’Echion

XLV. - Je vous en prie, dit Echion le ravaudeur, tenez de meilleurs propos. Tout n'est qu'heur et malheur, disait ce paysan qui avait perdu son porc bigarré. Aujourd'hui une chose, demain l'autre : c'est le train de la vie. On ne peut, ma foi, pas dire que le pays en irait mieux s'il avait des hommes à sa tête ; mais il pâtit pour le moment et ne se ressemble plus. Ne soyons pas trop difficiles : on est partout sous le milieu du ciel. Si vous étiez ailleurs, vous diriez qu'ici les cochons se promènent tout rôtis dans les rues. Et voyez : n'allons-nous pas avoir un combat de première qualité dans trois jours, le jour de la fête ? Point de gladiateurs du commun : des affranchis en masse.

sur Titus

Et Titus, mon maître, a le cœur grand, la tête chaude : de façon ou d'autre on verra des siennes ; et je le connais bien : je suis de sa maison. Avec lui point de quartier ; le fer sera de bonne trempe ; pas moyen de lâcher pied ; les viandes à distribuer au peuple seront au centre, pour que l'amphithéâtre voie : et le patron a de quoi. Il a recueilli trente millions de sesterces ; son père vient de mourir. Il en jetterait quatre cent mille par les fenêtres que sa fortune ne s'en ressentirait pas : on parlera éternellement de celui-là. Il a déjà quelques petits chevaux barbes, une conductrice de chars à la gauloise, et le trésorier de Glycon qui fut surpris comme il fétoyait (?) la femme de son maître. Vous rirez de voir le public prendre parti, ceux-ci pour les jaloux, ceux-là pour les favoris.

sur Glycon

Donc ce Glycon, qui ne vaut pas un sesterce, a condamné aux bêtes son trésorier. C'est ce qui s'appelle afficher sa honte. En quoi a-t-il manqué, cet esclave ? Il a été forcé de faire la chose. C'est elle plutôt, la vilaine, qui méritait d'être encornée par le taureau ; mais qui ne peut frapper l'âne frappe le bat. Et puis Glycon pensait-il qu'une mauvaise graine, la fille à Hermogène, donnerait jamais rien de bon ? Cet Hermogène vous eût rogné au vol les serres d'un milan. Couleuvre n'engendre pas d'anguille. Glycon ! Glycon ! tu t'es puni toi-même : aussi toute ta vie en porteras-tu le stigmate, et tu ne l'effaceras que dans l'autre monde. Mais les sottises regardent ceux qui les font.

sur Mammea

Je flaire déjà d'ici le festin que va nous donner Mammea : deux deniers d'or à moi et aux miens. S'il fait cela, ma foi qu'il supplante tout à fait Norbanus dans la faveur publique ; je réponds qu'il voguera pour lors à pleines voiles.

sur Norbanus

Et, au fond, qu'est-ce que ce Norbanus a fait de bien pour nous ? Il nous a donné des gladiateurs à un sesterce pièce, tout décrépits, que d'un souffle on eût jetés bas ; j'en ai vu de meilleurs mangés par les bêtes aux flambeaux ; enfin on eût dit un combat de coqs. L'un était lourd à ne se pouvoir traîner ; l'autre avait des jambes de basset ; le troisième, qui était mort d'avance, eut les jarrets coupés. Le seul qui eût un peu de mine était un Thrace : encore ne se battait-il que quand on lui criait de se battre. Tous, en fin de compte, furent passés aux lanières, tant ils s'étaient montrés de purs rebuts de pacotille, de vrais fuyards, là. - Je t'ai pourtant donné un spectacle, me dit notre homme. - Et moi mes applaudissements. Comptez bien : je vous donne mieux que je n'ai reçu. Une main lave l'autre.

à Agamemnon

XLVI. Vous m'avez l'air, Agamemnon, de dire : A quel propos ce bavard nous assourdit-il ? C'est que vous, qui pourriez parler, n'ouvrez pas la bouche. Vous ne logez pas à notre enseigne ; et ce que disent les pauvres gens vous fait rire. Nous savons que vous êtes bouffi de... littérature : eh bien ! après ? L'un de ces jours je vous déciderai à venir à la campagne voir nos petits pénates ; nous trouverons de quoi manger : un poulet, des oeufs. Nous serons gentiment, quoique cette année, vu les intempéries de la saison, la campagne soit tout en deuil. Oui, oui, nous trouverons à nous rassasier. Je vous élève aussi un disciple, mon petit Cicaro, qui dit déjà les quatre divisions de l'as ; s'il vit, vous aurez là un petit serviteur toujours à vos côtés. C'est que, dès qu'il a un moment, il ne lève pas la tête de dessus ses tablettes. Il a des moyens, et bon cœur : mais il aime les oiseaux, c'est sa maladie. Je lui ai déjà tué trois chardonnerets, que je lui ai dit que la belette avait mangés : eh bien, il en a trouvé d'autres, apprivoisés. Il a aussi beaucoup de plaisir à peindre. Au reste, il a déjà envoyé promener le grec, et il ne mord pas mal au latin, quoique son maître soit un pédant. Il ne se fixe à rien ; il vient me dire : Donne-moi des livres ; puis il ne veut plus travailler. Il a un second maître, pas fort savant, mais fort zélé, qui enseigne même ce qu'il ne sait pas. Les jours de fête il vient à la maison, et, si peu qu'on lui donne, il est content. Je viens d'acheter à l'enfant quelques livres de chicane, parce que je veux, pour le besoin de mes affaires, qu'il tâte un peu du droit (c'est un gagne-pain cela) ; car de littérature il en est assez barbouillé. S'il regimbe, mon parti est pris : je lui fais apprendre une bonne profession ou de barbier, ou de crieur public, ou au moins d'avocat, qu'il ne puisse perdre qu'à la mort. Aussi je lui crie chaque jour : Mon aîné, crois-moi bien, tout ce que tu apprends c'est pour toi. Vois Philéros l'avocat : s'il n'avait pas étudié, il aurait les dents longues aujourd'hui. Il n'y a qu'un instant, qu'un instant, qu'il portait la balle sur le dos ; à présent il va jusqu'à tenir tête à Norbanus. La science est un trésor, et le talent ne meurt jamais de faim».

Trimalchion revient.

Soucis de ventre

XLVII. Ainsi se décochaient fadaises sur fadaises, lorsque Trimalchion rentra. Il s'essuya le front, se lava les mains avec du parfum, et après une légère pause : - Excusez-moi, dit-il, mes amis ; depuis plusieurs jours mon ventre ne m'obéit point, et les médecins ne s'y reconnaissent plus : pourtant je me suis bien trouvé d'une décoction d'écorce de grenade et de sapin au vinaigre, et j'espère que ce méchant valet a déjà honte de sa paresse : autrement, ce sont dans la région de l'estomac des mugissements comme ceux d'un taureau. En conséquence, si quelqu'un de vous désire se procurer quelque soulagement, il peut le faire sans en être confusionné. Nous ne sommes pas de fer. Pour moi, je n'imagine pas de supplice comme de se retenir. C'est la seule chose dont Jupiter même ne soit pas maître. Tu ris, Fortunata, toi qui sur cet article-là m'empêches la nuit de fermer l'œil ! Au reste, à ma table je n'ai interdit à personne de se mettre tout à fait à l'aise : et les médecins ne défendent-ils pas de se contraindre ? Si même quelque chose de plus sérieux vous presse, vous avez tout sous la main à deux pas de la porte, l'eau, la chaise, et autres menues propretés. Croyez-moi : ces vapeurs gastriques, quand elles montent au cerveau, refluent sur tout le reste du corps. Beaucoup sont morts, à ma connaissance, faute de s'être ainsi parlé franc. - Nous lui rendons grâce de tant d'honnêteté et de courtoisie, et buvons coup sur coup à petites gorgées, pour étouffer nos rires.

 

sequendum est (à suivre) : 3e partie

 

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